Voici les articles du Bulletin N°6 de l'association.
Premier trimestre 2000.

 


SOMMAIRE DU N° 6


Editorial:Gerard LABONNE  Traduction D.M:


Actualité


Culture et traditions

  • Conférence sur la vie de Nikos Kazantzaki.                      Christophe Golfier
  •  Biographie de Nikos Kazantzaki 
  •  Pèlerinage.                                                                              Simone ARNOUX ORPHANIDE
  •  L'olivier.                                                                                               Suzanne
  • Coup de cœur.
  • Mots croisés.                                                                     Claire Chazeau

 

Editoria
Edito :                Liberté toujours   

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La conférence que nous avons co-organisé sur l'œuvre de Nikos Kazantzaki a connu un réel succès, marquant l'intérêt manifesté par les uns et la curiosité pour les autres face à un auteur souvent mal connu.
Le conférencier, Georges Stassinakis de la société des Amis de Nikos Kazantzaki, a mis en évidence comment l'auteur s'est nourri des spécificités crétoises pour atteindre l'universalité et rester moderne.
Il en est ainsi des valeurs de liberté et dignité, si chères aux crétois, qui sont encore d'une grande actualité. Les événements de ces derniers mois en apportent une éclatante démonstration : qu'il s'agisse de résister aux nostalgiques de la peste brune autrichienne ou d'imposer la démocratie aux partisans d'un dictateur chilien, tout montre que le monde a encore besoin de nombreux"Capétan Mihalis" pour atteindre ce nouvel humanisme tant souhaité par Kazantzaki. Et il se construit, jour après jour, siècle après siècle. De Minos à aujourd'hui, chaque progrès crétois est le résultat de luttes parfois solitaires, quelquefois communes avec d'autres peuples ou pays.
Aujourd'hui, c'est l'Europe qui est le champ sur lequel se manifestent ces luttes et ces espoirs : sur le terrain économique avec l'Euro que la Grèce rejoint prochainement, dans le domaine social avec une Europe qui est encore une vaste friche.Les enjeux d'aujourd'hui sont différents de ceux d'hier, le contexte aussi change, mais ce sont toujours ceux qui ont la liberté au cœur qui frayent le chemin. 

Gérard LABONNE 

 

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La gréce en marche forcée vers la monnaie unique.
 

L'histoire de la Grèce connaît des accélérations dignes des travaux d'Hercule. En 1998, elle était le seul pays de l'Union Européenne à être éliminée de la course à la monnaie unique en raison de ses performances économiques médiocres. Et ses relations avec la Turquie étaient au plus mal. Un an après le paysage politique grec est en train de changer.

Sur le plan diplomatique, en ce début d'année, après près de quarante ans de "guerre froide", Georges Papandréou, chef de la diplomatie grecque, signait avec son homologue turc, quatre accords de coopération. Le fils de l'ancien premier ministre Andréas Papandréou, est le premier membre d'un gouvernement hellène à avoir effectué une visite officielle dans un pays d'où quelques deux millions de Grecs sont partis après la chute de l'empire ottoman. Le contentieux sur le "partage" de la mer Egée et sur Chypre n'est pas réglé pour autant ; il reste pour l'instant intact.

Au niveau économique, Athènes prépare l'entrée de la Grèce dans la zone euro : à la mi-janvier, le comité économique et financier de l'Union européenne procédait à une réévaluation du drachme (+3,5%) par rapport à l'Euro : le cours pivot de la monnaie grecque s'établit désormais à 340,750 drachmes pour un euro, contre 353,109 auparavant. Selon Pedro Solbes, le commissaire chargé des Affaires européennes, la Grèce est proche des critères d’adhésion à l’Euro, et son économie remonte la pente : le déficit des finances publiques devrait se transformer en excédent à l’horizon 2 002 et la dette publique passer sous le barre de 100% de la richesse produite annuellement (PIB) .

En fait, ce qui préoccupe le plus les Grecs, c'est l'inflation, dont le taux était à plus de 20% l'an au début de la décennie quatre-vingt-dix. Elle a beaucoup baissé ces dernières années mais elle n'est pas encore parvenue à satisfaire les critères de Maastricht. L'année dernière elle a néanmoins reculé à +2,4% (+3,7% en 1998), alors que les pays de la zone euro étaient en moyenne à +1,7%. Pour satisfaire à cet objectif dans les délais voulus, Athènes navigue au près : grâce à la réévaluation de la drachme, les produits importés seront moins chers. Mais les opérateurs ont confiance : l'indice de la bourse d'Athènes a plus que doublé l'an passé.

Sur le plan politique, le laxisme et le clientélisme chers à l'ancien Premier ministre socialiste Andréas Papandréou, accompagné de fortes critiques en direction de Bruxelles, apparaît aujourd'hui comme un souvenir lointain. Son successeur, Costas Simitis, lui aussi membre du Pasok, est considéré comme l'homme qui a converti le pays à l'orthodoxie des Quinze. Vingt ans après avoir adhéré à l'Union européenne, l'adoption de la monnaie unique pourrait marquer pour ce vieux peuple, l'entrée dans une nouvelle phase de son histoire, et en tous les cas, constituerait une véritable rupture avec les périodes agitées de la guerre civile et des troubles balkaniques.

Il n'empêche : pour rester durablement dans l'Union monétaire, la Grèce devra aussi s'attaquer aux grandes réformes structurelles, notamment sur le terrain de la protection sociale et de la gestion des entreprises publiques. Ces questions seront peut-être à l'ordre du jour après la tenue des élections législatives anticipées, le 9 avril, où le Pasok, dirigé par Kostas Simitis, devrait emporter une nouvelle victoire contre son principal adversaire conservateur, Costas Caramanlis, leader de la Nouvelle Démocratie. L'âme de Venizelos n'est pas encore de retour

 

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Humour.
 
 

.Les trente dernières années sont pour la Crète une période d'évolution importante, nous avons déjà évoqué la naissance du DAB et du transatus qui semblent définitivement intégrés dans l'île de Minos; nous allons porter cette fois un regard aiguisé sur la faune crétoise et ses nouvelles espèces qui s'implantent au gré des migrations touristiques.

Parmi ces nouvelles espèces on pourrait citer, le marcheur occasionnel que l'on croise en claquettes dans les Gorges de Samaria, le motard sans casque, torse nu, qui sillonne à vive allure les routes de l'île et bien d'autres encore. Nous allons nous intéresser dans ce numéro et le suivant à cet étrange phénomène que représente l'existence d'une colonie quasi sédentarisée séjournant de mai à septembre sur certaines plages orientales de l'île(3). Elle est classée par les ethnologues qui l'étudient dans la famille des véliplanchistes ou fun borders.

Pour les non initiés un véliplanchiste est un individu qui tente de faire croire qu'avec l'aide d'Eole il peut tromper Poséidon et marcher sur l'eau. Cet exploit, quelqu'un qui a les mêmes initiales que moi l'aurait, paraît-il, déjà réussi, mais il n'est toujours pas homologué dans Le Livre des Records et suscite encore de nos jours de nombreuses polémiques.
Le fun border est une amélioration ou une dégradation de la race, comme on veut, dans la mesure ou pour accentuer la supercherie il va utiliser un matériel qui coule et se dissimule dès qu'il marche dessus. Cette colonie séjourne, sous forme de groupuscules hiérarchisés par niveau de compétence, sur des sites plutôt ventés et en présence d'eau. On dénombre d'autres colonies de la même espèce un peu partout dans le monde à Hawaï , Tarifa ( Espagne), Leucate (France), Elafonisi (Crète)….La particularité de la branche crétoise qui nous intéresse est de voir cohabiter sur un territoire relativement réduit deux sous espèces totalement différentes de part leur origine et leur motivation Le véliplanchiste crétois bio et le véliplanchiste crétois industriel. Un peu d'histoire: la légende dit, il y a forcément une légende en Crète, que la branche bio aurait vu le jour à la fin des années 70 grâce à un jeune polonais ( on n'en est pas sûr) avide de liberté et de sensations; le groupe se serait agrandi par addition de trois ou quatre greffons français au début des années 80; la suite de la croissance a été assurée tout naturellement par apports successifs d'éléments nouveaux qui se sont vus intégrés ou non. La colonie semble avoir atteint sa taille de maturité de cinquante à soixante individus en haute saison. Autour du groupe de base dont la langue officielle est le français, gravitent quelques dizaines d'étrangers renouvelés en grande partie chaque année et ne pouvant être considérés comme intégrés. Ce groupe de base est principalement structuré en famille de deux adultes et deux enfants parfois conçus sur place pendant les périodes de repos d'Eole appelées "pétole" (4). La branche industrielle de la race est née vers le début des années 90, elle s'est implantée un peu comme un coucou et tente actuellement de survivre avec bien des difficultés car il lui manque les liens que le spécimen bio a su patiemment tisser avec la population locale. L'individu bio migre par ses propres moyens, il est essentiellement actif dans le milieu de l'éducation possède un Q.I certes modeste mais suffisamment élevé cependant pour qu'il puisse séjourner quatre à cinq semaines sur place afin de bénéficier des bienfaits du régime crétois qu'il adapte. L'individu de la branche industrielle provient d'une migration chartérisée, son Q.I est tout aussi modeste puisqu'il est véliplanchiste, mais son activité principale ne lui permet que des séjours de courte durée, une semaine environ, sans effet sur sa santé. Dans les prochains numéros nous les regarderons vivre et nous vous instruirons de leur mode de vie, de leurs coutumes et de leur langage, car la saison de la migration approche et d'après nos dernières informations ils fourbissent impatiemment leurs armes pour coloniser pacifiquement la région de leur séjour, nous vous donnerons des conseils utiles si votre séjour vous amenait à les côtoyer.

   

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Conférence sur la vie de Nikos Kazantzaki.

 

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Devant une assistance très nombreuse, ce soir là, à la maison de la Grèce, Yannis Kontaxopoulos, a ouvert la conférence en présentant son association co-organisatrice de la présente manifestation :
L'association des Amis de Nikos Kazantzaki est une association internationale sans but lucratif, créée en 1988 à Genève. Son but principal est de promouvoir – sous différentes formes (en particulier études) – l'œuvre et la pensée du grand écrivain et poète crétois Nikos Kazantzaki. Son siège est à Genève. Elle est administrée par un Comité de coordination et elle est organisée en sections nationales. Les adhérents résident dans des pays sur tous les continents. Parmi ses activités, l'association organise des conférences, colloques, journées d'étude, réunions, expositions, voyages. L'association publie en français "le Bulletin" trimestriel d'information, "le Regard Crétois" revue semestrielle et "la Revue de Presse", en grec "To Enimerotiko Deltio" bulletin de la section hellénique, "Enimmerotiko Deltio" bulletin de la section chypriote.
Gérard Labonne, à son tour, présenta l'association " Crète : terre de rencontres" également co-organisatrice de la soirée.
Puis le conférencier, Georges Stassinakis (1), Président du Comité de coordination la Société Internationale des Amis de Nikos Kazantzaki présenta le documentaire de la télévision belge retransmis sur écran géant.
En prolongement du documentaire portant des témoignages émouvants de Jules Dassin, Héléne Kazantzaki, Georges Stassinakis propose d'étudier la relation de Nikos Kazantzaki à la Crète selon deux axes essentiels à ses yeux.

1 - Kazantzaki et la culture populaire crétoise.

2 - La Crète : une référence pour le monde.

Comme point de départ, Georges Stassinakis présente la ville d'Héraklion, lieu de naissance en 1883 de Kazantzaki : *"une ville relativement grande, où l'élément musulman dominait et où les Grecs asservis tenaient entre leurs mains la vie économique et le commerce". Kazantzaki grandit dans ce monde où "les mémoires sont mélangées". Il se souvient de l'Héraklion d'alors dans Kapetan Mihalis (La liberté où la mort):"il se rappelait la voix du muezzin, orientale et traînante, qui se répandait des mosquées. Il avait vu des Chrétiens et des Musulmans boire de la tsikoudia dans les cafés se taquiner, il s'était rassasié de l'animation du monde, avait vécu des massacres et des révolutions, voyant les femmes et les enfants se bousculer au port, dans l'insupportable détresse de l'attente du bateau qui les emmènerait dans des régions plus sûres, dans les îles grecques". Georges Stassinakis nous entraîne ensuite dans cette Crète des campagnes, berceau des origines parentales, où le jeune Kazantzaki "s'est imbibé comme une éponge des proverbes, des us et des coutumes et des habitudes, de l'idiome crétois".

Nous trouvons de multiples traces de ces années de construction dans l'œuvre tardive de Nikos Kazantzaki. Le Christ recrucifié, Kapetan Mihalis, Lettre au Gréco, ou Alexis Zorba, sont parsemés de descriptions du monde crétois : intérieurs, tenues vestimentaires, produits agricoles, habitudes diététiques. Georges Stassinakis insiste sur l'importance du pain chez Kazantzaki et d'une manière plus générale, chez les Crétois. "La couronne de pain d'orge était le pain quotidien de base du Crétois, à tel point que cette coutume est encore bien vivante dans l'île. En effet, on en offre dans les tavernes, arrosé d'huile d'olive et recouvert de tomates concassées".

Le conférencier poursuit par l'esquisse du tableau d'un mariage crétois, en s'appuyant sur les scènes vécues et rapportées par Kazantzaki. "L'enlèvement de la mariée était une des coutumes les plus habituelles du mariage en Crète. En particulier, lorsque les parents de la fille n'étaient pas favorables au mariage, le promis devait trouver le moyen de l'enlever de sa famille. cet acte n'était pas condamnable dans la conscience sociale de l'île, puisqu'il impliquait de la vaillance, une audace, éléments nécessaires de la vie quotidienne pour les Crétois qui couraient des dangers durant cette période de grandes révolutions.(...)Il semble que Kazantzaki était enchanté par cet acte à la fois sauvage et amoureux". On constate un attachement immense à cette terre de Crète. Comme tout grand écrivain, Kazantzaki va dépasser le cadre "régional" pour toucher à l'universel. Georges Stassinakis s'appuie sur ce thème de la liberté, si cher aux Crétois, pour montrer que, tout au long de son œuvre et d'entretiens, Kazantzaki n'a cessé d'y songer et de l'élever en vertu cardinale, essentielle à tous les hommes. "On constate ainsi que Kazantzaki considère que cette lutte pour la liberté ne concerne pas seulement les Crétois, mais tout le monde". Toute sa vie, Nikos Kazantzaki va travailler, en partant de sa propre culture, à élaborer ce qu'il nomme "une synthèse", c'est à dire "le regard crétois". Ecoutons Kazantzaki:"(...)La Crète est la synthèse que j'ai toujours essayé de concevoir : la synthèse de la Grèce et de l'Orient.(...)Le moi regardant l'abîme sans se décomposer, bien plus, ce regard fixé sur la vie et sur la mort, je l'appelle crétois". Dans une correspondance, il ajoutera : "Avoir le regard crétois ne veut point dire rejeter les civilisations occidentale, orientale ou de la Grèce antique. cela veut dire faire la synthèse de tout cela sans oublier l'apport du neuf, et vivre alors une vie nouvelle, plus large, plus héroïque et plus consciente". A la lumière du regard de Kazantzaki, Georges Stassinakis conclue en ces termes : "Spécificité crétoise, amour de son île, en particulier de sa culture populaire, mais aussi ouverture au monde, voilà où réside la grandeur de Kazantzaki et de la Crète. C'est une référence capitale pour le monde et oh! combien d'une grande actualité". Il nous reste alors à (re)lire Nikos Kazantzaki, cet autre Ulysse, qui, tout au long de sa vie, a révélé au soleil de son œuvre un être d'ombre et de lumière : l'homme.

les citations sont de Georges Stassinakis

 

 

 

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Biographie  de Nikos Kazantzaki.
1883 naissance à Hèraklion (Crète).
1897-1899 lors de l’insurrection du peuple crétois contre l’occupant turc, sa famille se réfugie à  Naxos où il apprend le français et l’italien.
1902-1906 études de droit à Athènes
1907-1909 études à Paris où il suit les cours de Bergson
1908-1909 thèse sur Nietzsche et écriture d’une tragédie
1914-1915 tournée au Mont Athos en compagnie du poète Sikélianos.Composition des tragédies “Christ” et “Ulysse
1917 exploitation au sud du Péloponnèse d’une mine avec Georges Zorba
1923 écriture de “Ascèse”
1924 rencontre d’Eleni Samiou qui deviendra sa seconde épouse
1925-1938 voyages en Egypte, URSS, Paris, Espagne, Japon, Chine
1938 publication de “L’Odyssée
1939-1945 Nikos Kazantzaki reste à Egine pendant la 2ème guerre mondiale
1943 termine “Alexis Zorba”
1947 nomination à l’UNESCO comme conseiller à la littérature
1948 démission de l’UNESCO. Nikos Kazantzaki s’installe à Antibes
1951 termine “La dernière tentation du Christ”
1953 parution en France du “Christ recrucifié”
1954 le Pape met à l’index “La dernière tentation”. ”Alexis Zorba” reçoit le prix du meilleur livre étranger paru en France
1955 termine “ Lettre au Gréco”. Traduction de “Kapetan Mihalis” en français sous le titre “La liberté ou la mort”
1957 mort de Nikos Kazantzaki à Freiburg-im-Breisgau (Allemagne).

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Pèlerinage.

 

A la Mecque s'en vont beaucoup de pèlerins.
"Mieux Le Petit Lyré que le Mont Palatin".
Dans Ithaque autrefois, un jour Ulysse revint.
Moi je me rends à la Canée.
C'est dans l'île de Crète en Méditerranée.
Jadis y aborda Prince de Troie Enée.

 

Certains ont préféré l'île de Mykonos.
Moi j'aime mieux errer au palais de Cnossos,
Rencontrer sous son pampre le joyeux Dionysos.
Moi je me rends à la Canée.
Dans l'île revint seule une icône enchaînée.
Des platanes y gardent leurs feuilles toute l'année.

 


Quand fut maudit un soir le cruel février,
Fromages de bergère devinrent des rochers.
Embaument en avril le jasmin, l'oranger.
Moi je me rends à La Canée.
C'est dans l'île de Crète en Méditerranée;
Depuis des millénaires, terre civilisée

   
 

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L'olivier.

 

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Olivier, tant de fois millénaire…

Symbole de paix et de richesse, il est un des éléments typiques du paysage crétois. A notre époque on le trouve aux quatre coins de l'île. A l'époque minoenne, l'olivier était déjà présent. Il est souvent représenté sur les peintures ou sur les sceaux: on le voit notamment sur une fresque de Knossos. Sa longévité lui donnait déjà un caractère sacré. Le nombre et le rapport des oliviers auraient assuré la suprématie économique de la Crète face au monde égéen.
Le bois de l'olivier, clair et légèrement marbré, est précieux. Mais son huile l'est plus encore. Aux repas, on la retrouve dans la salade, la koriatiki. Elle sert souvent dans la préparation des plats cuisinés. Autrefois, on l'utilisait pour préparer des onguents, pour élaborer certains parfums corporels, elle était également présentée comme une offrande dans les lieux de culte. Au Moyen Age, pendant le carême, elle seule était tolérée, on ne pouvait consommer aucun autre corps gras. De nos jours, elle est à la base du fameux régime crétois, et on la trouve encore dans les lampes faisant face aux icônes.

En Crète, on trouve l'espèce sauvage, Olea Europea ou argoulidi. Cet arbuste à feuilles vert foncé, dont le dessous est argenté, s'orne de petites fleurs à corolle blanche d'avril à mai. La pollinisation se fait de la manière la plus naturelle, tout simplement au gré du vent. Cette espèce est plus petite que l'olivier cultivé appelé elia. Une fleur sur deux donne un fruit charnu. L'olive contient des minéraux : du calcium et du magnésium, mais aussi du fer. La culture de l'olivier est un long travail, demandant au moment de la récolte le rassemblement de toute la famille. Tout au long de l'année, l'entretien des arbres est fastidieux, pour le labour que l'on fait deux fois, pour la taille, et pour l'arrosage. Même si l'olivier semble avoir trouvé les conditions de vie idéale sur la terre crétoise, prenant racine un peu partout, semblant s'accommoder des terres les plus hostiles, il faut apporter la quantité d'eau nécessaire aux arbres pour compenser l'aridité des lieux. L'ensoleillement maximum et la douceur de l'hiver lui assurent une très grande longévité.
La récolte des olives est assez longue, elle débute en octobre et se termine en février, voire en mars, les olives bien mûres tombant naturellement. Comme autrefois, les olives sont séparées des feuilles et des fragments de tiges. Une partie des olives est conservée dans la saumure pour être consommée avec du pain mouillé et de la feta. Mais la plus grande quantité est destinée au concassage pour en extraire l'huile bienfaitrice. La fabrication encore artisanale assure sa qualité à l'huile crétoise. .

../... Bientôt ces oliviers auront presque traversé un siècle et demi. Ils ont nourri toute une population avec leurs fruits, rempli maintes et maintes fois les jarres de leur huile parfumée, les hommes ont échappé à la faim et à la mort, sans être contraints de mendier, sans s'humilier. Chaque année, les olives s'amoncelaient devant le pressoir, le pope venait les bénir, puis il s'attelait le premier à la meule, se signait, et le pressurage commençait…/…Tu étais donc tout enfant lorsque tu compris que l'olivier est une grande richesse pour l'homme, une question de vie ou de mort pour le paysan, que son huile est nourriture et lumière, son bois chaleur pour l'hiver. Tu avais sûrement remarqué que tous les champs d'oliviers appartenaient et profitaient depuis de siècles à une dizaine de familles; leurs celliers étaient pleins de jarres d'huile, leurs greniers regorgeaient d'olives confites ou séchées, tandis que le marc s'amoncelait dans un coin de la cour, les domestiques venaient le prendre à grandes pelletées pour alimenter les cheminées…/… (extrait de l'Aïeul - Aris Fakinos)

Suzanne
 

 

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Coup de cœur.

 

Depuis longtemps, Desmos amarre dans Paris le cœur d'une galaxie qui fait graviter les livres autour de la Grèce et la grèce autour des livres.Desmos qui signifie le "lien" était au départ une petite librairie.Tout ce qui est écrit et concerne la Grèce se trouve dans ses rayons, et Grecs de Paris et philhellènes se retrouvent fréquemment dans ses murs pour voir une exposition, suivre une lecture, rencontrer un auteur.Desmos, renouant avec une ancienne tradition, à partir de 1997, s'est ouvert à une activité d'édition. A la quinzaine de titres déjà publiés, vient s'ajouter à l'automne 1999, cette revue résolument francophone.Ainsi, le "lien" s'enrichit d'un nouveau lieu de rencontre."

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Mots croisés. 

 

rôle

nom français

1 Reine des enfers;  .
2  Dieu de la mer; .
3 Déesse du foyer .
4 Dieu du vin et du théâtre .
5 Dieu belliqueux .
6 Déesse du mariage .
7 Messager des dieux? dieu des voleurs .
8 Déesse la victoire  .
9 Roi des enfers .
10 Dieu du vent .
11 Mère de Zeus .
12  Dieu du soleil .
13 Déesse de la moisson .
14 Déesse de la jeunesse .
15 Déesse de la sagesse  .
16 Déesse de la beauté  et de l'amour  .
17 Déesse de la chasse .
18 Dieu forgeron .
19 Père de Zeus .
20 Maître de l'Olympe .

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