Voici les articles
du Bulletin N°3 de l'association.
Deuxiéme trimestre 1999.
Editorial
Gérard LABONNE
Traduction : D.M.
CRETE D'AUJOURD'HUI
CRETE D'AUTREFOIS
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Editorial: |
Pâques crétoises 99. |
L’agneau tourne sur la broche, doré à souhait, imprégné des senteurs des herbes des montagnes crétoises. Le «Mageiritsa » " reste au chaud sur le fourneau. Les œufs peints sont dans les corbeilles en osier. Gérard
LABONNE
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Coup de coeur. |
Véronique Skawinska,
journaliste nutritionniste, ancienne responsable des pages "formes" de
l'Equipe, collabore à de nombreux journaux; elle est l'auteur du
best-seller "Question de poids", qui relatait l'amaigrissement spectaculaire
de Demis Roussos, aux éditions Lafon.
OUVRAGE DISPONIBLE A LA LIBRAIRIE DESMOS 14 rue Vandamme Paris 14 ème
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Plantes quatre fois millénaires. |
(…)
La vie au temps du roi Minos semble s’être perpétuée.
Quelques plantes ont survécu au cours des siècles…
Les amandiers et les caroubiers abondent au milieu des pins d’Alep. A leurs pieds s’étendent les bruyères et le thym qui embaument. De minuscules fleurs surgissent de la terre, de cette terre qui semble si sèche. La
montagne révèle un peu de ses secrets. Quelque part l’eau
coule, entre deux roches, apportant aux lauriers roses le précieux
liquide. La montagne révèle encore ce mystère minoen.
Les spécialistes estiment qu’en ce temps là l’île était
plus verte. Peu à peu la végétation s’est faite plus
rare, probablement par la main de l’homme qui déboisa afin de pousser
plus loin ses pâturages, exporta le bois et s’en servit ensuite pour
fabriquer du charbon. Mais le charme reste entier. Les espèces d’arbres
sont bien les mêmes, on admire toujours des chênes et des cyprès.
Bien des plantes ont franchi les quatre millénaires : elles ont
toutes un rôle différent, qu’il soit aromatique ou encore
médicinal. D’autres servent à faire des teintures. On en
dénombre pas moins de mille sept cent espèces différentes.
A lui seul ce chiffre est enivrant.
Suzanne. |
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De la famille des Aracées, le Dracungulus Vulgaris est une grande plante pouvant atteindre un mètre, d’un beau châtain pourpre à l’intérieur, verdâtre à l’extérieur. Cette plante ressemble un peu à un Arum. Elle fleurit au printemps. Elle pousse dans les champs, les fossés et au bord des chemins, à basse altitude. Ainsi nous l’avons retrouvée dans les gorges de Samaria. |
Dans la famille des Orchidées on trouve l’OrchisPapilioancea, toujours à basse altitude, mais dans des endroits buissonneux. Ses feuilles sont sombres, et ses fleurs roses ou pourpres aux nervures foncées sont un régal pour les yeux. Elle fleurit de février à avril.Comme chacun le sait, les orchidées sont très recherchées pour l’originalité de leurs formes et de leurs coloris. |
Il fait partie de la famille des Apocynacées. On le rencontre partout dans l’île, fleurissant de juin à août, sur le bord des routes, dans la montagne, dans les ravines. Son nom est le Nerium Oleander, plus communément appelé laurier rose. Ses tiges peuvent atteindre quatre mètres. Ses feuilles linéaires font douze centimètres de long. Sa couleur varie du blanc au pourpre, ses fleurs peuvent être doubles. La Crète sans les lauriers rose ne serait pas la Crète |
Enfin il faut parler d’une plante déjà connue au temps des Minoens, et très utilisée. Il s’agit duLinum : le lin. Cette plante herbacée, ou petit arbuste, possède des feuilles entières, étroites, et généralement des fleurs bleues. Récoltée au mois de juin, cette plante avait autrefois plusieurs usages, à la fois industriels, alimentaires et médicinaux. Avec ses fibres très résistantes, on fabriquait des tissus légers. Avec l’huile extraite de ses graines on assouplissait ces fibres. Enfin on confectionnait des médicaments, notamment contre la toux. Ses graines sont toujours utilisées en pharmacie . |
Mythologie crétoise. |
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Mythologie crétoise
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Le mystére du linéaire A. |
Les
fouilles archéologiques dans l’île de Crète, commencées
au début de notre siècle, ont amplement contribué
à faire connaitre la culture de de la civilisation minoenne et de
la civilisation mycénienne, qui se sont épanouies entre la
fin du troisième millénaire et l’an 1200 avant notre ère.
En revanche, les écritures attestées sur les matériaux
retrouvés dans les fouilles, gardent encore beaucoup de secrets.
En fait, des trois écritures attestées, seul le linéaire
B a été déchiffré: le hiéroglyphique
et le linéaire A restent pour nous des signes qu’on n’arrive même
pas à lire, et encore moins à comprendre. Mais ces trois
systèmes ont des points en commun: tous présentent des chiffres,
des idéogrammes et des groupes de signes ou de mots. On a pu établir
que les chiffres suivent le système décimal. Les idéogrammes,
qui sont des dessins stylisés, ont une valeur “iconique”, et devraient
donc permettre même à qui ne sait pas lire, de comprendre
de quoi traite le texte en question, même pour nous qui les lisons
après 4000 ans. C’est à dire que, par exemple, on peut supposer
que dans une tablette on parle de troupeaux, mais le reste nous est incompréhensible.
En fait, les autres signes exigent une véritable lecture, c’est
à dire qu’il s’agit d’un code, qui ne peut donc être utilisé
que par ceux qui connaissent le système.Ces signes, par lesquels
les mots sont transcrits, sont environ 90: on peut donc aisément
établir qu’il s’agit d’un système syllabique. Evans, l’archéologue qui fut
le premier à avoir fouillé en Crète à la fin
du XIX ème siècle, avait supposé sur la base de la
stratigraphie, que le hiéroglyphique était l’écriture
la plus ancienne des deux linéaires. Mais cette idée a ensuite
été démentie par les autres découvertes qui
se sont succédé jusqu’à nos jours. D’abord on a vu
que les inscriptions hiéroglyphiques du Palais de Cnossos sont les
documents les plus récents en linéaire A découverts
dans ce même palais, signe évident que le hiéroglyphique
n’était pas l’ancêtre du linéaire A. Mais une autre
découverte devait montrer que les deux écritures ont coexisté
pendant une période: en 1923 on a trouvé à Malia des
tablettes écrites en partie avec le système hiéroglyphique
et en partie avec le linéaire A. L. Godart en a déduit que,
dès l’époque protopalatiale, les administrateurs des résidences
minoennes ont utilisé les deux écritures: le linéaire
A qui venait d’être inventé et le hiéroglyphique plus
ancien.
Mais pourquoi utiliser deux écritures
différentes, en dépensant beaucoup plus d’énergie
pour maîtriser les deux, plutôt que de choisir la plus adaptée
ou la plus simple?
Évidemment, elles étaient
spécialisées, c’est à dire que chacune était
liée à un domaine différent de la vie crétoise,
ce qui est confirmé par les témoignages matériels.
En fait, pour comprendre la raison de cette coexistence, L. Godart a examiné
les matériaux sur lesquels on trouve ces deux écritures et
il a conclu que le hiéroglyphique est utilisé la plupart
du temps sur des sceaux, tandis que le linéaire A n’est gravé
que sur des tablettes. D’après son hypothèse le linéaire
A naquit à l’époque des premiers palais et il fut utilisé
pour tenir la comptabilité des biens palatiaux, activité
qui demandait une écriture bien plus souple de celle du hiéroglyphique.
Cette dernière, qui à l’époque prépalatiale
était utilisée pour graver les sceaux marquant la propriété
des personnages éminents, apparut dans le palais en même temps
que les sceaux, mais leur resta réservée. Ensuite, à
l’époque du Minoen Récent, cette écriture disparut,
pour laisser la place au seul linéaire A; c’est pour cela qu’on
n’a trouvé aucun texte comptable en hiéroglyphique dans les
couches du Minoen Récent. Pour résumer, d’après
la théorie de Godart, à l’époque protopalatiale les
minoens connaissaient déjà l’écriture hiéroglyphique,
mais à partir de l’époque des premiers palais ils inventèrent
une autre forme d’écriture, le linéaire A, à l’instar
des Hitittes qui avaient développé une écriture hiéroglyphique
parallèlement à une autre plus ancienne, dite cunéiforme.
Normalement, le système hiéroglyphique minoen aurait dû
disparaître au moment de l’apparition du linéaire A, mais
on a les preuves que pour une certaine période les deux écritures
ont coexisté, la première se spécialisant pour la
gravure des sceaux.
Pour achever ce sauvetage les scribes
ont du accomplir une remarquable opération qui a permis de prolonger
encore pour quelques temps la vie du hiéroglyphique, même
après l’apparition d’un système plus simple tel que le linéaire
A: il est possible, d’après Godart, que les scribes l’aient enrichi
de certains idéogrammes et du système décimal, empruntés
à l’écriture qui venait d’être inventée.
A l’époque des seconds palais
l’écriture hiéroglyphique se perdit irrémédiablement,
avec la coutume de graver sur les sceaux les noms, les titres ou les mérites
des personnages importants.
Comme on
l’a dit, ces deux écritures, dont on a essayé de retracer
l’histoire, n’ont pas encore été déchiffrées,
mais on a pu quand même tirer quelques conclusions sur le linéaire
A.
D’abord, nous retrouvons les mêmes
idéogrammes, syllabogrammes et le même système numérique
dans les deux linéaires, ce qui nous fait déduire que le
linéaire A était l’écriture minoenne dont les Grecs
mycéniens s’étaient inspirés pour créer le
linéaire B quand ils ont conquis la Crète aux environs de
1450.
Il semblait évident de pouvoir
lire les mêmes signes de la même manière pour les deux
écritures. On tentait donc de déchiffrer le linéaire
A en attribuant aux signes communs les valeurs phonétiques reconnues
par Ventris au linéaire B, mais l’opération n’a jamais donné
des résultats satisfaisants.
Godart
et Olivier ont fait beaucoup d’études dans ce sens, après
de nombreux et infructueux essais. Ils publièrent dans un premier
temps tout le corpus des inscriptions pour avoir une vision complète
du matériel connu. Ensuite, ils procédèrent en isolant
les groupes de signes communs aux deux écritures: on avait là
une haute probabilité de trouver la transcription de mêmes
mots. Comme il arrive toujours dans l’histoire, le peuple qui conquiert
un territoire occupé par une autre civilisation, a normalement tendance
à laisser les toponymes tels qu’il les a trouvés, même
s’il s’agit d’une autre langue, au pire il peut adapter les noms, mais
il est rare qu’on décide de les changer complètement. C’est
pour cela que les toponymes, ainsi que les anthroponymes, ont une tendance
archaïsante très marquée et peuvent nous apporter de
précieux renseignements sur les civilisations passées.
Donc,
si la langue des Mycéniens a gardé les toponymes et quelques
anthroponymes minoens, ces mots doivent se cacher sous les groupes de signes
communs aux tablettes en linéaire A et en linéaire B. Mais
s’il s’agit des mêmes mots, cela veut dire que nous pouvons attribuer
des syllabes à quelques signes en linéaire A, sur la base
de la lecture des mêmes signes dans le linéaire B et ainsi,
on peut obtenir la transcription de presque 15 syllabogrammes sur 90 au
total.
Malheureusement,
l’analyse des textes a révélé que si certains syllabogrammes
communs ont une même valeur, beaucoup d’autres ont un sens différent:
on n’a pas pu aller plus loin. Probablement la langue du linéaire
A n’appartient-elle pas à la famille des langues indo-européennes,
peut-être y a-t-il une parenté avec le protohatti, étant
donné l’origine anatolienne du peuple minoen, mais on connaît
trop peu les deux langues pour établir scientifiquement une parenté.
Il faut
dire que même si l’on arrivait à lire le linéaire A,
pour comprendre les textes des tablettes et des sceaux il resterait quand
même à le déchiffrer, ce qui peut se révéler
plus difficile, en effet le linéaire A transcrit sans doute une
langue disparue à jamais. Le seul espoir pour lever le mystère
que gardent ces tablettes, est de trouver un texte Crétois bilingue
en Égypte ou en Grèce, ce qui ne serait pas étonnant,
puisqu’ on sait que la civilisation égyptienne et quelques centres
au Proche Orient possédaient quelque connaissance de la langue minoenne. Anna
Maria Arnese.
Source: L. Godart, Le pouvoir de l’écrit, 1990 Paris. |
L'enfance de Zeus: aux sources du mythe. |
Dans les temps très anciens, Ouranos le ciel, et Gaïa (ou Gè), la terre, premiers dieux grecs maîtres du Chaos, représentaient le monde. Ils donnèrent naissance à des enfants monstrueux, les Cyclopes et les Titans. Parmi eux, Kronos, un Titan, détrôna son père et épousa Rhéa, une de ses sœurs. Redoutant alors de subir le sort d'Ouranos, Kronos dévorait ses enfants dès leur naissance. Ainsi disparurent tour à tour en son sein les déesses Hestia, Démèter et Héra, et ses deux premiers fils Hadès, futur roi des enfers, et Poséidon futur dieu de la mer. C'est pourquoi, peu avant la naissance de Zeus, Rhéa décida de soustraire l'enfant à la cruauté de son époux. C'est en Crète, dans une grotte, que la jeune mère se réfugia sur les conseils de Gaïa pour "dénouer sa ceinture". Celle-ci confia aux nymphes Ida et Adrastée le futur maître de l'Olympe, tandis que Rhéa offrait à la gloutonnerie de son naïf époux une pierre emmaillotée dans les langes du nouveau-né. Dans son refuge crétois, bercé dans une corbeille d'or, Zeus suçait le doux miel des nymphes, les abeilles du mont Ida, filles du roi Melisseus ( melissa ( melissa) signifie abeille en grec) et "pressait la grasse mamelle de la chèvre Amalthée" (Callimaque), dont il reproduisit plus tard, par reconnaissance, l'effigie dans la constellation du Capricorne. Un jour, par mégarde, l'enfant lui brisa une corne au cours d'un jeu ; affecté, il en fit la "corne d'abondance", qui prodigue profusion de biens.
On
conte aussi qu'un aigle et des colombes venaient lui apporter l'ambroisie et le
nectar, breuvages des immortels.
La mythologie est coutumière de ces récits d'enfants sauvegardés par des
animaux, comme la louve romaine par exemple, traditions assimilées à un culte
totémique de l'animal.
Tandis
que croissait le futur maître de l'univers, les Curètes, fils de Gaïa attachés
au culte de Rhéa, effectuaient des danses guerrières frappant de leurs épées
leurs boucliers pour masquer les vagissements du nourrisson aux oreilles de
Kronos.
Le
fracas des armes revêt un caractère orgiaque né d'une coutume ancestrale
destinée à chasser les esprits démoniaques pendant la frénésie des danses
guerrières.
Ce
sont également les Curètes qui,
dit-on, apprirent aux hommes à dresser les animaux , à fabriquer un arc, et à
vivre en paix. Ils étaient d'ailleurs adorés en Grèce et surtout par le
peuple de Crète.
C'est donc en Crète qu'avant de conquérir l'olympe, le maître de la foudre vécut
son enfance auprès de Rhéa, loin de son père, l'insouciant Kronos, convaincu
de poursuivre son règne pour l'éternité.
En Crète, les grottes: aux sources du mythe.
C'est en Crète que les auteurs antiques comme Hésiode ou Apollonios de Rhodes situaient la naissance de Zeus dans une grotte du Diktè, appelée Diktaïon antron (Diktaion antron), sur les flancs d'une montagne à 1025 m d'altitude à l'ouest du village de Psychro . Dans cette grotte, proche du plateau de Lassithi, une niche dans le mur a été baptisée "berceau de Zeus" et une imposante stalactite "manteau" (lange) de Zeus . Un autel carré en pierre et divers objets de culte ont également été découverts attestant de l'importance de cette grotte , lieu de culte de 1800 avant J.C. jusqu'à l'époque romaine. Sa renommée, particulière parmi les 3400 grottes que compte la Crète, est liée à l'association mythologique avec Zeus et son culte dans l'île.
Néanmoins, des témoignages de l'érudition moderne, attestés par Paul Faure, mais aussi certains auteurs antiques de monographies sur la Crète sont arrivés à la conclusion que Zeus avait plutôt vu le jour dans une grotte du massif du mont Ida, "l'Idaion antron"( Idaion antron)) dont le patronyme était parfois confondu avec "Diktè" dans l'antiquité. Dans cette caverne, le maître des dieux était l'objet d'un culte de mystères dirigé par des prêtres appelés Curètes et des prêtresses appelées Abeilles.
Dans son "hymne à Zeus", Callimaque situe même l'enfance du dieu en Arcadie, tout en admettant que sa prime enfance s'est déroulée en Crète sous l'égide des Curètes, Strabon, lui, situe sa naissance sur le mont Aigion d'Achaïe.
Pour conclure, si toute légende procède de la réalité, ne doit-elle pas aussi préserver ses parcelles de mystère surtout au sein des arcanes insondables des rites et religions?
Claire Chazeau
Le musée archéologique de la Canée. |
Il
se situe dans le Katholikon du Monastère Saint François, rue Halidon. Le plan
du bâtiment est de type basilical, avec coupoles en croix à nervures.
Au cours des siècles et des événements politiques, il fut transformé
successivement, en mosquée Yusuf Pasa sous la turcocratie, en cinéma au début
du XXème siècle, puis en entrepôt militaire après l’occupation allemande.
Enfin, en 1962, il devint Musée Archéologique, et son intérieur fut rénové
en 1980.
Il rassemble des pièces originaires du nome de La Canée, traces des
civilisations néolithiques, minoennes, hellénistiques et romaines.
La collection préhistorique.
On
peut tout d’abord admirer des trouvailles issues des grottes
préhistoriques du nome de La Canée (-3500 -1200 av. JC) : céramiques du
Minoen ancien, vases à denrées.
Des copies de saucières de l’Helladique ancien et d’idoles du Cycladique
ancien prouvent que dès le troisième millénaire, des relations commerciales
existaient avec l’espace continental et les îles de l’Egée.
Nous découvrons ensuite des pièces excavées de l’habitat minoen, de
l’ancienne Kydonia, plus précisément du quartier Kastelli fouillé par des
équipes helléno-suédoises (nous pouvons voir les vestiges issus de ces
fouilles, près du 34 Odos Kanevarou).
Les
objets les plus intéressants sont des tablettes gravées de Linéaire A et B,
en argile, ce qui prouve l’importance de Kydonia lors de la période créto-mycénienne.
On
a retrouvé également à Kastelli l’empreinte d’un sceau en terre cuite
représentant un palais ou une cité minoenne, surmontée de son «dieu»
protecteur.A droite de l’entrée du Musée s’alignent des pièces découvertes
dans les nécropoles du Minoen récent (-1400 -1200 av JC) : vases
peints, très belle boite en terre cuite peinte représentant des oiseaux ainsi
qu'un homme avec une cithare, magnifiques bijoux en or.
De
grandes jarres (pithoi) destinées au stockage des provisions sont disposées
dans la section
préhistorique.
La collection de l’époque historique.
Située
dans la partie ouest de l’église Saint François, cette section comporte des
témoignages du 1er millénaire av. JC, provenant des nécropoles géométriques
du nome de La Canée (vases, offrandes funéraires en terre cuite).
Le long de la nef médiane sont harmonieusement disposées des statues de
divinités (Artémis, Aphrodite, Asclépios) ou d’empereurs (Hadrien), ainsi
que des stèles funéraires.
Ces sculptures proviennent de divers lieux du département de La Canée et sont
principalement d’époques hellénistique et romaine, d’inspiration
classique.
Le pavement du même espace est constitué de deux superbes mosaïques
illustrant des scènes mythologiques (Poseidon enlevant Amymoné) et
dyonisiaques.
On peut admirer toute une collection de monnaies dans les vitrines de la nef médiane.
La nef nord, quant à elle, est consacrée aux découvertes faites lors des
fouilles des cités du nome : des vases géométriques, hellénistiques et
romains, des objets d’usage quotidien d’Aptera, des objets de Phalassarna et
Lissos.
On
pourra s’accorder un instant de repos dans la cour de l’ancienne mosquée
Yusuf Pasa, en admirant la très belle fontaine octogonale en forme de minaret.
Deux platanes prodiguent au visiteur repu et comblé leur ombre bienveillante,
ainsi qu’une invitation à la rêverie à peine dérangée par la rumeur de la
rue toute proche.
Christophe GOLFIER.
Sources : « La vieille ville de La Canée » Mikhalis Andrianakis.