Voici
les articles du Bulletin N°11 de l'association.
deuxiéme trimestre 2001.
Editorial: Gerard LABONNE Traduction D.M: CRETE D'AUJOURD'HUI :
CRETE ETERNELLE :
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Editorial |
Le ciel crétois est plus bleu
sans nuage.
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Loin
des sentiers battus, insolite, immergé dans la vie crétoise, c'est
ainsi que nous avions voulu le voyage du 16 au 23 avril, en Crète.
Et quand je dis "nous", je parle aussi de nos amis des associations
de Strasbourg et de Bordeaux. Notre ambition commune était de montrer
"La Crète", pas celle des catalogues touristiques, la vraie, celle
où chante le Pallikare, celle où travaille l'artisan, l'agriculteur,
celle qui dévoile pudiquement son histoire et sa modernité, celle
de Kazantzaki et d'El Gréco. Une semaine pour dévoiler cette Crète
là! Trop court disent celles et ceux qui l'ont découverte pour la
première fois. Raison de plus pour recommencer.Chacune et chacun a
pu vérifier l'ancrage des valeurs portées par ce peuple insulaire,
avec en premier lieu l'hospitalité, la gentillesse; qu'il soit commerçant,
chauffeur de car, journaliste ou retraité, chacun a eu à cœur de nous
accueillir avec chaleur, de répondre à nos sollicitations les plus
variées. Pourtant, au milieu de ces coups de cœur, nous poussons un
coup de gueule. Une sourde colère, un sentiment d'injustice et de
honte nous envahit. Et nous le disons haut et fort parce que "nous"
sommes responsables, quand je dis "nous" il s'agit de La France.
En effet, au cours de notre périple, nous avons eu confirmation que
l'Institut Français d'Athènes fermait toutes ses annexes en Grèce.
Ne subsisterait à terme que le siège d'Athènes! les enfants de Crète
(100 en 2000) qui veulent apprendre la langue de Molière devront aller
à Athènes ou dans les cours privés. Ce désengagement français, pour
des raisons commerciales voire mercantiles est inadmissible. D'autant,
comble de l'ironie, que le 18 avril, jour de confirmation de cette
information, M. Yves Dauge, rapporteur de la commission des Affaires
étrangères, montrait avec lucidité, à l'Assemblée Nationale, les causes
de la baisse de fréquentation des élèves dans les centres d'enseignement
du français à l'étranger et dénonçait la faiblesse des subventions
de fonctionnement données aux centres culturels et aux alliances françaises
(1 milliard de francs pour 486 implantations); en comparaison le British
Council dispose de 4 milliards de francs pour 160 établissements.Alors?
Est-ce en fermant les lieux d'enseignements que l'on assure le rayonnement
du français, une des langues officielles de l'Union Européenne?Décidément,
le ciel de Crète est plus bleu sans nuage
Gérard LABONNE |
Souvenir du voyage en Créte. |
Dans le ciel de Grèce un frêle oiseau de fer trace son sillon rutilant; sous ses ailes la feuille du Péloponnèse découpe ses côtes, comme une main tendue vers la terre de Crète où onze de nos adhérents et amis vont rejoindre, pour un périple confraternel, les deux associations d'Alsace Crète et Entre Deux Mers Régions d'Europe, associées pour une découverte de la Crète des coups de cœur. La chaleur de l'accueil. Les charmes de la nature au printemps. Les sites.
Les villes Les traditions La gastronomie Nos adhérents
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Pour la présence de l'institut Français à Héraklion |
L'information nous a été confirmée lors de notre voyage d'avril dernier : l'Institut Français d'Athènes ferme de nombreuses annexes sur le territoire grec dont celle d'Héraklion. Notre association a écrit au Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie et à l'Institut d'Athènes pour demander d'infléchir la décision prise; nous pensons utile que toutes les associations philhellènes peuvent s'associer dans cette démarche pour réduire le décalage entre le discours glorieux sur les Centres culturels et la réalité du terrain. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier. |
Mots croisés. |
La méditrerranée. |
"La mer. Il faut essayer de l'imaginer, de la voir avec le regard d'un homme de jadis : comme une limite, une barrière étendue jusqu'à l' horizon, comme une immensité obsédante, omniprésente, merveilleuse, énigmatique." Ces mots de Fernand Braudel, illustre historien de la Méditerranée, disent avec un brin de nostalgie, la vision universelle des hommes de cette étendue bleue, au delà des différences, qu'elles soient ethniques, culturelles, religieuses, géographiques. Cette mer, qui vit naître, s' épanouir
et mourir des civilisations très brillantes, cette mer, sur les
rives de laquelle ont été bâties des cités
puissantes et des cultures raffinées, cette mer, présente
dans notre imaginaire depuis le début, semble promise à
l' éternité. On doit réinventer "Mare Nostrum".
Depuis l' Antiquité, l'homme s' attache à domestiquer la
Méditerranée. Les Grecs considèrent cette mer comme
un espace de liberté. Les Romains, qui préfigurent la modernité
prétentieuse la déclare "Mare Nostrum", destinée
et livrée aux hommes par les dieux. Croyant l'avoir apprivoisée,
ces derniers veulent l'asservir. La Genèse.
Au début de l' ère Primaire
(environ 500 millions d'années), au sortir du Cambrien, les plaques
africaines et eurasiatiques sont conjointes avec les plaques américaines
pour former un vaste continent : la Pangée. Un océan immense
, la Paléotèthys, l' entoure.
Un océan immense, la Paléotéthys (du grec paleo : ancien, et Téthys : déesse de la mer) entoure la Pangée, unique et vaste bloc qui réunit l'ensemble des continents actuels.Par la suite, ce bloc se fissure, se fractionne. Et, selon l'hypothèse émise par Wegener en 1912, des fragments partent à la dérive. L'Amérique du Nord se sépare progressivement de l'Afrique. Ainsi se crée l'Atlantique central. Ces blocs se fissurent à partir de
200 millions d'années (200 MA ), avec
l'apparition d 'un fossé d'effondrement (rifting) comme on peut
le voir aujourd'hui en Mer Rouge.
Schéma de la dérive des continents
Ces phénomènes géologiques
s'accompagnent de processus connus concernant le frottement et la collision
des plaques. Ces mouvements tectoniques (resserrement des plaques de l'Eurasie, de l'Afrique et de la péninsule arabique ) vont donner naissance aux Alpes. Entre 110 MA et 65 MA, un fragment se détache de l'Afrique, nommé "Apulie" (future Italie) et entre en collision avec le continent européen. Cette séparation crée un nouvel océan : la Mésogée, qui correspond en partie au bassin occidental de l' actuelle Méditerranée. Il y a 35 MA
: La Paléotéthys et la Téthys n' existent pratiquement
plus. La formation des Alpes, des Pyrénées, des montagnes
de Grèce et de Yougoslavie est achevée. Il y a 21 MA
: un nouveau fossé d'effondrement (rift) se creuse au large de
l' Espagne. Ce sera l'origine des actuels bassins de la Méditerranée
occidentale. Schéma de la remise en eau
Au Miocène supérieur, ( 7MA), le dessin des rivages est extrêmement complexe, avec une multitude d' îles, et une tranche d' eau très faible. A la fin du Miocène ( Messinien, 6 MA-5 MA ), s'amorce un changement fondamental : la Méditerranée telle que nous la connaissons commence à s'individualiser à la suite d'un affaissement généralisé, qui représente une vaste dépression fermée où stagnent des eaux qui déposent d'énormes quantités de sel et de gypses, dont l'épaisseur peut atteindre 1000 mètres. La "révolution pliocène" se caractérise par le découpage de profondes vallées dans les socles anciens, que les eaux envahissent ensuite en rias. En France, les canyons sous-marins qui prolongent les fleuves et les torrents en sont la trace actuelle. L' évolution Quaternaire (2
MA - Actuel) : l'histoire quaternaire de la Méditerranée
est très complexe . Elle associe l'effet de la tectonique alpine
et des glaciations (avec des épisodes transgressifs et régressifs).
La dernière grande régression (maximum glaciaire würmien
: 75000 - 20000 ans) a ramené la mer bien au dessous du niveau
actuel, autour de - 100 mètres. La transgression qui a suivi ("flandrienne
") correspond à l'arrivée de faunes atlantiques dites
" froides ". Le bassin occidental, nommé algéro-provençal,
a subi une faible évolution. En revanche, l'espace situé
entre la micro-plaque corso-sarde et l'Italie poursuit ses mouvements. Nous voyons donc, en plaçant la mer Méditerranée selon une très longue perspective (vers son passé très ancien), qu'elle est le fruit d'une histoire complexe de mers et de terres en mouvement. Il est désormais possible d'entrevoir, à l'aune des connaissances actuelles, son évolution future : elle va disparaître. Et l'on pourra se rendre à pied d' Europe en Afrique dans environ ... vingt millions d' années. En attendant, si l'on ne veut pas transformer la mer en une étendue biologiquement morte, il faut élaborer et appliquer des stratégies conciliant l'économie, l'environnement et la géopolitique. La Méditerranée, qui a tant fait pour l' homme, mérite bien qu'on lui accorde toute notre attention. Cette capacité humaine à maîtriser son destin constitue une des clés du bonheur des générations futures.
Sources, ouvrages consultés
:
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Humour. |
Et si c'était un loft? | |
La
tentation était trop forte, tous les périodiques de ces
derniers tempsont sousun
angle ou un autre parlé de "loft story", beaucoup en
ont même fait leur couverture à des fins mercantiles .Le
bulletin de " Crète terre de rencontres " ne s'affiche
pas dans les kiosques et peut se permettre de faire l'économie
de la première page mais il se laisse gagner par la frénésie
lofteuse, il se devait par contre de sortir des sentiers piétinés
par la presse traditionnelle, par les médias people qui tentent
de répondre globalement à une seule question qui passionne
le monde. |
Coup de coeur |
LE DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA GRECE de Jacques LACARRIERE |
Les
coups de cur de Jacques Lacarrière sous forme de dictionnaire
! Un enchantement pour les amoureux de la Grèce ! Jacques Lacarrière présente ainsi son livre dans la préface (extraits) : " .le titre est clair : Dictionnaire amoureux. Oui, c'est bien l'amour - l'amour des mots, des lieux, des objets, des idées, des images, des chants, des auteurs, des amis, des amies - mortelles, nymphes ou déesses - qui a dicté la sélection des entrées et leur contenu. Au terme de ce périple, je me suis aperçu qu'il recouvrait un champ beaucoup plus étendu que je n'osais l'imaginer, un champ qui - dans le seul domaine de la poésie - allait d'Homère à Séféris et d'orphée à Tsitanis ! Et ce, en rencontrant les hymnes byzantins, les chants populaires de la guerre d'indépendance, les poèmes surréalistes contemporains et les airs de rébétika " " ..Vous y trouverez aussi des entrées très particulières concernant des objets, coutumes, recettes de cuisine, arbres et créatures légendaires " Ce n'est pas un livre
qu'on lit gentiment et qu'on range soigneusement au fond de la bibliothèque.
C'est un livre excitant - on ne sait plus où donner de la tête,
quel mot choisir, en le feuilletant pour la première fois - un
livre qui exprime des émotions qu'on avait ressenties, vaguement
ou violemment, mais qu'on n'avait pas su exprimer soi même ; un
livre qui donne ENVIE, qui m'a donné envie de découvrir
les auteurs que je ne connaissais pas, envie de relire l'Odyssée,
le " Quatuor d'Alexandrie " et " Cités à
la dérive ", une envie irrépressible de revoir Phaistos,
et d'y écouter les cigales, assise sur le grand escalier, envie
de l'offrir à des amis, en souvenir d'émotions vécues
ensemble. Marie Françoise
PINS |