Voici les articles  du Bulletin N°10 de l'association.
premier trimestre 2001
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SOMMAIRE DU N°10


Editorial   Gerard LABONNE


ACTUALITE


CULTURE ET TRADITIONS


MOTS CROISES. Claire Chazeau


COUPS DE COEURS.


Editorial

 

Edito : "La liberté ou la Mort!"  

Deux voyageuses en partance pour la Crète se croisent dans la salle d'attente d'un port. Toutes deux, admiratrices du Capetan Mihalis vont donner vie aux personnages du roman de N. Kazantzaki "La Liberté ou la Mort."Tel est le cadre de cette remarquable adaptation réalisée par Gérard Thirioux, présentée en avant première au Théâtre "Richelieu" à Montereau, et qui sera au festival "off" d' Avignon du 5 au 28 juillet et à l'automne au Théâtre "Le Lucernaire" à Paris.G. Thirioux a su mettre en exergue les tensions et les passions qui nourrissaient les personnages de cette révolte crétoise de 1889. Le jeu audacieux des deux actrices accompagné des rythmes de l'oud ou du darbouka, traduit avec sensualité et parfois burlesque, la chaleur, la force et l'humanité des héros de Kazantzaki.Le Capetan Mihalis le disait à ses pallicares avant l'assaut final des turcs: "On ne partira pas. On va mourir, on va se sacrifier pour la Crète. Laissons les dire. Notre mort à nous sera plus utile au pays que leur vie. Ce n'est pas de bons pères de famille que la Crète a besoin, c'est de fous comme nous. Ce sont des fous qui la rendent immortelle…Pour l'amour de Dieu, frères! La liberté ou la mort!" Oui Capetan Mihalis, la Crète est devenue immortelle, parce que Capetans et pallicares ont porté jusqu'au mythe les luttes pour la liberté, parce que leur folie est devenue muse pour les artistes contemporains du monde entier.

Gérard LABONNE

 

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Actualité crétoise vue par des collégiens de Truchtersheim..


Un tramway à Héraklion

Le maire d'Héraklion, Kostas Aslanis, a présenté le plan du trajet d'un tramway qui devrait circuler pour la première fois dans la capitale crétoise dès l'été 2004 - juste avant les Jeux Olympiques. Deux lignes de plus de 15 kilomètres de long comportant 27 arrêts doivent transporter approximativement 30 000 passagers par jour. La ligne 1 partira de l'aéroport, passera par le port principal et circulera jusqu'au centre ville pour terminer sa course au stade d'Héraklion, dans la région de " Chanioporta " (la porte de La Canée). La ligne 2 ira du centre ville jusqu'au site archéologique de Knossos.
mars 2000

D'après un article de l'" Athener Zeitung " traduit de l'allemand par Martine Christ, Céline Mossbach et Agnès Stern, élèves au collège du Kochersberg de Truchtersheim.

L'appellation " Féta " sera-t-elle préservée ?
Les Grecs s'efforcent d'obtenir le droit exclusif à l'appellation " Féta " pour leur fromage de brebis. Ils souhaitent qu'à l'avenir, ce fromage soit à nouveau un pur produit de la fabrication grecque. En tant que pays d'origine de la "Féta", la Grèce exige que seuls les fromages grecs puissent porter ce nom connu dans le monde entier. Les Grecs sont fiers de leur fromage. Le grand Homère mentionne le produit laitier " blanc comme de la neige ", et le cyclope Polyphème de la mythologie grecque fabrique un produit élaboré à partir de lait de brebis qui possède les qualités caractéristiques de la " Féta ". En Grèce, la " Féta " est un élément de base dans les repas quotidiens et le mot "fromage" est, pour la plupart des Grecs, synonyme de "Féta ".Aujourd'hui on produit quatre fois plus de " Féta "qu'il y a trente ans. En 1931 , on n'en comptait que 25 mille tonnes alors qu'en 1997,on atteignait près de 112 mille tonnes. L'Allemagne est à ce jour le plus gros importateur ; elle consomme 3 à 9000 tonnes de " Féta " par an.
Autres pays importateurs : l'Autriche, la Grande Bretagne, la Belgique, la France, le Danemark, les Etats Unis, l'Australie, le Canada, ...
Reconstruction d'un bateau minoen

Le musée de la navigation de Crète projette de reconstruire, d'ici 2004, un bateau de l'époque minoenne. Les Crétois minoens utilisaient des bateaux de 15 mètres de long que faisaient avancer 20 à 24 rameurs ; ces esquifs disposaient d'une voile auxiliaire. La technologie et les connaissances des minoens étaient tellement avancées qu'ils dominaient tout l'est de la mer Méditerranée et n'avaient pas besoin de fortifier leurs villes.

Lors de sa dernière visite en Crète, le ministre de la culture Evangelos VENIZELOS a confirmé son soutien à ce projet. Il envisage d'intégrer la construction du navire dans le programme des Olympiades de la culture.
D'après un article de la Athener Zeitung :
traduit par des élèves du groupe allemand européen :

BELLER Jennifer
JURK Lauranne
HEIM Marie
BOPP Cécile

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L'ouzo reste grec.


Le conflit avec l'Afrique du Sud au sujet de la protection de l'appellation OUZO est pratiquement terminé .Christos Rokofyllos, ministre des affaires étrangères , a fait savoir que l'appellation OUZO, comme celle de la GRAPPA Italienne, est protégée par l'union Européenne. Un accord de l'UE, datant de l'année 1989, stipule qu'une boisson n'est autorisée à porter le nom d'OUZO que si elle possède une composition chimique conforme et si elle provient de Grèce.

L'Afrique du Sud persistait jusqu'à présent dans l'utilisation de ce nom pour l'appellation de boissons d'une composition semblable. Ce conflit concerne également un autre produit traditionnel grec : le vin résiné RETSINA. Il est classé comme vin aromatisé à l'instar des spiritueux tels que le whisky et fait donc l'objet de taxes plus importantes. La Grèce souhaite que dans l'espace de l'UE , la RETSINA soit classée dans la catégorie des vins de table.

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Humour


Fièvre aphteuse et gastronomie.

On découvre actuellement une nouvelle façon de cuisiner l'agneau. A droite cuisine française et anglaise: après avoir élevé et nourri industriellement les animaux, on les massacre, on les entasse sur des bûchers, et on laisse " cuire " sous la surveillance de la police ou de l'armée. On est ensuite satisfait et on se félicite d'en être débarrassé. A gauche cuisine traditionnelle crétoise, l'agneau qui a gambadé dans les collines escarpées est surveillé attentivement tout au long de sa lente cuisson, on le déguste paisiblement, arrosé de retsina fraîche, on est ensuite profondément affligé d'avoir terminé. Le guide Michelin devrait revoir l'attribution de ses étoiles.
Transport .
Comme de nombreuses métropoles, Nancy rencontre des problèmes de transport. Des gens sérieux ont trouvé une solution ingénieuse : un métro qui n'est ni pas tout à fait un métro, ou un tramway qui n'est pas tout à fait un tramway, ou un bus qui n'est pas tout à fait un bus. Alors, forcément, ça ne marche pas!
On pourrait s'inspirer de l'esprit d'initiative des crétois ( photo ci-contre) :
Le véhicule ne déraille pas, le compartiment voyageur, très aéré, a été conçu dans l'esprit de la légendaire convivialité crétoise.

Epizootie de fièvre aphteuse.
Epizootie de fièvre aphteuse.
Bonne nouvelle, compte tenu du nombre très restreint de cas de fièvre aphteuse recensés sur le territoire français l'UE lève l'embargo sur les viandes françaises.
Le voyage du 16 au 23 avril pourra avoir lieu !!!
En cas de doute un pédiluve pourra être installé entre Le Pirée et Héraklion, ça va réduire considérablement le séjour sur place.
Dernière minute à vérifier.


Les Crétois auraient, paraît-il, demandé aux ingénieurs russes de faire tomber la station Mir sur la pointe ouest pour essayer de faire basculer l'île afin de remettre en eau l'ancien port de Phalassarna qui est actuellement très au-dessus du niveau de la mer.
Erreur de traduction, problème de communication, on ne sait pas; c'est un échec total, Mir est tombé aux îles Fidji.

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Les plantes des rochers.

"Les mimosas couleur de soleil embaumaient. Des talus et des prairies ruisselaient d'anthémis. Les myrtes ouvraient leurs petites corolles blanches et les cistes leurs fleurs d'un rouge ardent. On passait à travers des bosquets de chênes verts. Des conifères aux branches souples garnies d'abondantes et longues aiguilles animées par une brise légère, semblaient les saluer au passage. L'air salubre qui sentait la menthe colorait les joues de l'enfant à qui son père nommait en grec les arbres et les plantes." (Des Fleurs pour Andreas - Simone Arnoux Orphanide)

PETROMARULA PINNATA (campanule).


Se trouve sur les sols calcaires. On la reconnaît facilement à ses fleurs violettes plus ou moins claires, à ses pétales étroits et à ses anthères rouges. Ses tiges peuvent atteindre plus de 80 cm. Elle est visible au printemps (avril-mai

EBENUS CRETICA (légumineuse) .


Est un petit arbuste dont les fleurs en grappes sont roses ou pourpres, avec un reflet argenté (petits poils gris). La floraison se fait d'avril à mai. Cette plante recouvre quelquefois une colline entière. C'est une des plantes les plus caractéristiques de l'île et une des plus répandues. Le calice enferme une petite gousse où se trouvent une ou deux graines.

ONOSMA ERECTA (boraginacée) .


Ne mesure que 15 à 25cm de haut. Cette plante vivace possède des feuilles étroites à poils étoilés, fleurit également d'avril à mai, et vit en zone montagneuse jusqu'à 1800m d'altitude. On la trouve surtout dans l'ouest de l'île, sous les cyprès, mais toujours sur la roche.

AUBRIETA DELTOIDA (crucifère).


Est une plante que l'on retrouve en culture dans les jardins de rocaille, comme plante d'agrément. Mais dans la nature elle vit entre 1100 et 1400 mètres d'altitude. Ses rameaux veloutés ne dépassent pas 20 cm. Ses fleurs printanières (mars à mai) possèdent des pétales roses ou violets, et forment comme un petit coussin. On la trouve dans les Montagnes Blanches

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Le disque de Phaistos

face A

face B

Le disque a été découvert en 1908 dans un petit dépôt des appartements du Nord Est, près de la chambre aux archives du palais de Phaistos. Près du disque se trouvaient une tablette en Linéaire A ainsi que des fragments de céramique datant du début de la période néopalatiale (1700 - 1600 av JC). Dans la grotte d'Arkalochori on a découvert une double hache sur laquelle on retrouve des signes semblables à ceux qui sont gravés sur le disque. Le disque de Phaistos est un plateau circulaire de terre cuite dont le diamètre est d'environ 16 centimètres. Les signes sont imprimés en spirale sur les deux faces du disque.

Aux environs de 1700 av JC on utilisait toujours les hiéroglyphes. On a pu en dénombrer 135, mais il y en avait certainement plus.
Comme vous l'avez sans doute déjà remarqué, il existait différents types de hiéroglyphes: certains sont de type animal(tête de lion, de bœuf, de chevreau), d'autres représentent des yeux, des mains ou des pieds humains, quelquefois des silhouettes humaines entières. D'autres représentent des vases, des outils, d'autres sont de simples signes comme une flèche, une hache, une croix ou simplement des traits.
On a retrouvé ces hiéroglyphes sur des sceaux, sur des disques en argile (disques à trou de suspension), sur des petites tablettes rectangulaires.

Les deux surfaces du disque sont donc recouvertes de hiéroglyphes disposés en spirale, gravés dans l'argile encore humide. Des groupes de signes sont séparés par des lignes verticales. On présume que chacun de ces groupes correspondait à un mot (?), selon une séquence bien précise: 31 mots en face A, et 30 mots en face B. Ce qui nous fait un total de 123 signes en face A, et 119 signes en face B.
On peut distinguer 45 types de signes différents, dont certains sont similaires aux signes utilisés durant la période protopalatiale.
Parmi ces hiéroglyphes on remarque des silhouettes humaines (homme, femme, enfant), des portraits, des oiseaux, des insectes, des poissons, des motifs végétaux, des bateaux, ou encore des outils.
Certaines séries reviennent comme une sorte de refrain, dans une prière par exemple. Ce qui amena les spécialistes à penser qu'il s'agissait d'un hymne religieux.

Mais à ce jour le disque de Phaistos n'est toujours pas déchiffré. Cetobjet demeure mystérieux et excite toujours notre curiosité. On peut l'admirer au Musée Archéologique d'Heraklion.
On trouve également dans les magasins de souvenirs des copies faites soit en pierre, soit en métal, ou tout simplement en plâtre.

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Mots croisés: villes ou sites de Créte en charades
1 Mon 1er est une conjonction ; mon 2ème signifie : parle. mon tout est l'ancien nom d'une ville.
2 Mon 1er est élevé; mon 2ème signifie " consacre " ; mon 3ème est un déterminant ; mon tout peut-être ville ou presqu'île
3 Mon 1er indique un endroit ; mon 2ème signifie affaire ; mon 3ème est un appendice ; mon tout est le nom français d'une ville
4 Mon 1er est une demeure ; mon 2ème signifie onde ; mon 3ème est un préfixe d'origine latine ; mon 4ème signifie court ; mon tout est une ville à l'ouest
5 Mon 1er caractérise certaines zones ; mon 2ème est une carne ; mon tout est un ancien palais.
6 Mon 1er est un poisson ;mon 2ème signifie équipe en anglais ;mon 3ème est négatif ; mon tout est un petit port.
7 Mon 1er est souvent antique ; mon 2ème dit " oui " dans une autre langue ; mon tout est situé à l'est.
8 Mon 1er tend vers le plus mauvais ; mon 2ème est synonyme d'enfant ; mon tout est une ville en face d'Héraklion
9 . Mon 1er existe dans les langues à flexion ; mon 2ème porte souvent une inscription ; mon 3ème est une interjection ; mon tout est est une ville qui porte 2 noms.
A Mon 1er conclut un marché ; mon 2ème félicite ; mon tout est un lieu sacré.
B Mon 1er se trouve sur les navires ; mon 2ème est une forme conjuguée du verbe lier ; mon tout est une ville antique.
C Mon 1er est sonore; mon 2ème est n'est pas malin ; mon 3ème est parfois " de conscience " ; mon 4ème est un dépôt ; mon 5ème relie des fils (au passé simple) ; mon tout est d'or pour les âmes pures.
D Mon 1er est dans la gamme ; mon 2ème est fatigué ; mon 3ème est un poisson ; mon 4ème appartient au vocabulaire du nourrisson ; mon tout est un ancien port .
E Mon 1er signifie appeler au passé simple ; mon 2ème n'est pas exact ; mon 3ème refuse la vérité ; mon 4ème émet une condition ; mon tout est un site enchanteur.

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Skotino: recit d'une aventure particulière.

Suzanne poursuit encore un peu ses rêves…

Nous sommes au printemps 97. L'île est verdoyante, pure comme dans ses souvenirs.
Rien ne semble devoir jamais changer.
Ce matin-là le soleil, à chaque minute plus rouge, s'élève au-dessus de la mer et redéfinit encore cette côte sauvage. Tant de beauté, et leur amie d'un jour, l'amie d'une rencontre s'en trouve émerveillée. Pour son dernier jour dans l'île, celle-ci découvre une aube pure et éclatante, une côte rose et noire, comme sur les cartes postales.
Et Suzanne ne pense qu'à une chose: cette journée sera exceptionnelle. Elle ne sait pas encore à quel point elle a raison.
Ils continuent sur une sente inconnue, une voie qu'ils n'ont encore jamais empruntée. Au bout, il y a la quête d'une caverne, l'aboutissement des rêves, la vie crétoise telle qu'ils veulent la vivre.
Il y a tant à dire sur cette rencontre, ce natif qui connaît la grotte sur le bout de ses chaussures…
C'est au moment où ils demandent la direction de la grotte à des villageois, que le vieil homme les interpelle…
Dans la simplicité de sa demeure il leur offre tout d'abord une tasse de café accompagnée de brioche. Il leur dévoile les découvertes et les écrits réalisés en compagnie de son vieil ami, Paul FAURE. Les deux touristes n'en croient ni leurs yeux, ni leurs oreilles. Très vite il faut rassembler les quelques rudiments de grec appris ces dernières années, et s'exprimer, tant bien que mal, pour ne pas perdre une miette de ce que leur dit Nikolas…
Combien de temps s'écoule, ponctué de regards et de sourires, de quelques mots.
Suzanne ne sait plus que dire. Dans les yeux de son compagnon luisent l'excitation et la joie.
Le temps passe, un léger silence s'installe. On a terminé le métrio, et la brioche, et le verre d'eau. Va-t-on en rester là?
Ils n'osent rien demander à ces gens charmants. La petite dame est assise dans un coin, continuant son ouvrage au crochet… Puis, doucement, avec une rassurante tranquillité, Nikolas se lève, va dans la pièce voisine…O Zeus! O Europe! Il revient avec deux lampes torches!… Hourra!!!…
Au fait, c'est profond la grotte? Tant pis, on y va.
Ils font environ cinq kilomètres en voiture sur une route asphaltée, très bien entretenue, ou très récente: pourquoi?
Serait-ce un lieu fréquemment visité? Des oliviers, de la vigne, encore de la vigne, des oliviers… "Krassi" répète le vieil homme. Du vin, tu parles, à 15 degrés!!
Soudain, il fait signe de s'arrêter. Sur le plateau se trouve une chapelle. De la route, on ne remarque rien d'autre. Ils commencent à descendre sur un petit sentier, il faut éviter les branches d'arbres et les chardons. Ils suivent Nikolas qui marche d'un bon pas, ils sont éperdus d'impatience.
Voici l'entrée: enfin, Skotino, le dédale… Prendre sa respiration… Non! Pas le temps! Déjà Nikolas galope sur les pierres et leur fait signe de le suivre.
Au premier étage, il allume des cierges, il insiste pour qu'on la prenne en photo, elle, Suzanne, devant la paroi et les cierges, puis la visite commence.
Au deuxième étage des visages et des personnages sont incrustés dans la roche, il y a également une fontaine sacrée. On aperçoit une statue de douze mètres de hauteur.
C'est trop de bonheur, c'est tellement immense qu'il faudrait des heures pour visiter entièrement. Nikolas ne les conduit pas dans le "labyrinthe". Trop dangereux, ou peut-être estime-t-il qu'ils en ont assez vu pour aujourd'hui.
Ils remontent jusqu'à la chapelle de Sainte Parascevi dont Nikolas ouvre la porte, le temps d'un recueillement. Ici chaque année à la même date: le 26 juillet, jour de la Sainte Parascevi, les habitants de la région se réunissent en un rite ancestral. Ils prient, ils mangent et boivent, et dansent et rient toute la journée et toute la nuit.
Ils repartent chez Nikolas, et goûtent encore aux délices de l'hospitalité crétoise: le pain mouillé, les olives, le fromage de brebis et le vin local. Tant d'amitié accompagne ce modeste repas.
Ils n'osent plus partir. Ici pendant quelques heures, le temps s'est arrêté. Il faut pourtant se décider, retourner vers la civilisation, chercher encore d'autres lieux, où ce bonheur simple règne encore…
Présentation de la grotte de Skotino.


Au sud de Gouves, se trouve le petit village de Skotino. A environ cinq kilomètres de là, on arrive sur un petit plateau où se trouve la chapelle d'Agia Paraskevi.
Ensuite on suit un petit sentier enfoui sous les herbes et les arbustes. L'entrée de la grotte est donc bien cachée.
Cette caverne humide possède quatre étages, est orientée Nord-Sud, et a une profondeur de 60m : c'est l'une des plus grandioses et pittoresques de la Crète.
Il s'agit d'une grotte de dissolution dans une formation de calcaires durs bréchiques tectonisés, et lardés de filons de calcite. L'ouverture à la surface du plateau correspond à l'effondrement de la clef de voûte.
Au premier étage on observe trois grandes concrétions calcaires (du travertin travaillé par la main de l'homme) dont une se termine par un masque de gorgone. L'autre a une forme de quadrupède, quant à la troisième on peut imaginer un mufle léonin. Sur le quadrupède on peut voir une série de personnages et d'animaux.
Une sorte d'escalier nous mène au second étage. C'est dans un tournant de cet escalier que l'on a retrouvé des vases du MRIII. A l'extrémité du deuxième étage ont été retrouvées deux idoles se tenant respectivement au-dessus et devant un autel de pierre. A droite de cet autel se trouve un puits très étroit où toute pierre jetée rebondit longuement…L'issue se trouve au troisième étage, où les eaux ont entraîné tessons et cailloux.
Au deuxième étage on a trouvé quantité de débris de vaisselle : tasses, gobelets, théières, coupes à anses, jattes, et de nombreuses lampes. Cette vaisselle est à la fois grecque et romaine.
Dans cette grotte on a également trouvé des traces de sacrifices, notamment des os d'animaux, des cendres ou encore de l'huile et du sang. Puis des traces d'offrandes telles que des coquillages, des petits oeufs. Ici, on célébrait probablement plusieurs divinités, une maîtresse des animaux, un parèdre, voire des enfants…
Mais qui hantait ce labyrinthe ? Ariadne, Britomarpis, et pourquoi pas Zeus, censé être né à environ 160 mètres de là ?
Chaque année, le 26 juillet , à la Sainte Paresceve, les crétois des villages alentour se lèvent de très bonne heure afin de parcourir avec femmes , enfants et mulets, les kilomètres qui les séparent de la grotte. Et par centaines ils se retrouvent sur le plateau, mangeant et dansant tout le jour et jusque tard dans la nuit, célébrant un culte perpétué depuis des siècles…


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Pour une femme crétoise

La pension Zografakis est une affaire de famille. Située tout en haut du village d'Argiroupoli, au bord de la rue principale, la maison n'attire pas brutalement l'attention du passant. Personne ne vous interpelle devant la porte, il n'y a pas même de terrasse, la rue est trop étroite.

La grande salle , avec son vieux poêle, a des allures de chalet de montagne. Vous y serez accueillis par Vangeli, le patron et servis par deux de ses quatre filles, qui parlent anglais. Mais celle qui est à la fois la fée et l'âme de la maison c'est Elevtheria. A l'heure des repas, son domaine c'est la grande cuisine, où elle s'active devant ses marmites; ici pas de grande carte, mais le menu du jour. D'abord, on vous servira, les lokanikas (petites saucisses) et l'Apaki (porc fumé et mariné aux épices, " plat connu depuis l'époque byzantine, une délicatesse à l'époque vénitienne "*), puis un plat parmi les spécialités d'Elevtheria : les yemista (légumes farcis), le lapin au citron, une moussaka aussi légère qu'un soufflet, l'agneau de lait au riz, etc...Quand vous serez bien repus, Elevtheria apparaîtra enfin pour vous offrir une assiette de sucreries, oranges confites ou beignets au miel tout juste confectionnés. Si vous la félicitez, elle vous remerciera, modestement, la main sur le coeur.

Mais Elevtheria, n'a pas qu'une corde à son arc ! Depuis 30 ans, elle et son mari, (mais surtout elle, disent ses filles) , ont recueilli dans leur entourage des objets anciens de toutes sortes (outils, meubles, vêtements, livres, photos......) leur permettant de constituer un petit musée familial d'art et tradition populaire. Attenant à la pension, il est organisé avec beaucoup de goût et son côté familial, justement, en rend la visite émouvante, surtout si vous avez la chance d'être guidés par Elevtheria qui a appris juste ce qui lui était nécessaire d'anglais pour vous donner toutes les explications concernant les objets exposés. Dans la chambre crétoise, les tapis ont, pour beaucoup, été réalisés par Elevtheria, les plus anciens ayant été recueillis dans la famille. Quant aux meubles, lit, armoires , elle vous dira, toujours avec la même modestie, que c'est elle qui les à sculptés ! Et oui, quand elle ne confectionne pas les succulentes confitures, gelées, oranges confites, Elevtheria sculpte des meubles ; mais ce n'est rien, il faut bien passer le temps, en hiver, à Argiroupoli!

* La cuisine crétoise, Maria et N. Psilakis

La pension a bien sûr des chambres, c'est un relais UCPA, pour les randonneurs. Hors saison, il est préférable de prévenir pour déjeuner ou dîner sinon votre menu se limitera aux lokanikas et à l'apaki, ce qui, part ailleurs, est un grand moment !
ZOGRAFAKIS
Tel: 30 831 81 269
Fax : 30 831 81 191

 

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